la stéréoscopie.

La 3ème Dimension 

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Les Premières visionneuses stéréos


Nous avons vu que les principes de la vision binoculaire sont connues depuis l'antiquité et pourtant, et aussi incroyable que cela puisse paraître, il faudra attendre le 19ème Siècle pour qu'une personne ai l'idée de substituer la réalité par deux petits dessins. Un dessin placé devant l'oeil gauche et l'autre devant l'oeil droit. comme nous l'avons vu, ce deuxième dessin doit avoir une perspective décalée par rapport à l'autre (parallaxe décalée de 6,5 cm environ).
En fait Charles Wheatstone (1802/1875), car c'est de lui qu'il s'agit,  réalise qu'on peut tromper le cerveau en lui montrant une représentation, sur papier,  de la réalité. Et en 1838 il invente la première visionneuse pour observer des dessins en relief.


          Le nom générique pour désigner ces appareils à observer des vues en relief est: stéréoscope
 
 
les deux dessins, sont placées de part et d'autre du stéréoscope. L'observateur se positionne au centre de l'appareil, juste à l'angle des deux miroirs (90°) dont la fonction est de renvoyer l'image de droite vers l'oeil droit et l'image de gauche vers l'oeil gauche.

Vision directe

La réalisation d'un couple de dessins avec une parallaxe différente est une opération longue et fastidieuse  mais Wheatstone n'aura plus longtemps à souffrir car l'année suivante, en 1839Louis Mandé Daguerre  (1787-1851) réussi à développer et à fixer des images sur plaque de verre. Ces images se nomment daguerréotype. Ce nom désigne également l'appareil de prise de vue.
Le daguerréotype marque la naissance officielle de La photographie.

Précisons ici que Daguerre n'aurait jamais pu aboutir sans la collaboration (depuis 1829) de Joseph Nicéphore Niépce  (1765-1833) qui obtenait déjà des résultats encourageant dès 1812.

La photographie à pour but d'enregistrer la réalité le plus fidèlement possible et l'absence de la couleur fait que l'utilisation du relief devient une évidence. La rencontre du daguerréotype et de la stéréoscopie est donc inévitable. Et elle ne se fait pas attendre car dès 1840, différentes techniques de prise de vue stéréoscopique apparaissent en Europe.


 

Si notre cerveau a besoin de deux images (provenant de nos deux yeux) pour créer le relief, alors il nous faut un appareil de prise de vue capable de prendre deux clichés simultanément. Cet appareil photo 3D doit donc posséder deux objectifs et donc deux chambres noires séparées, disposées côte à côte.

  • Les axes optiques de ces objectifs doivent être parallèle comme nos deux yeux.
  • La distance qui sépare les deux objectifs doit être plus ou moins égale à celle qui sépare nos deux yeux.
            Cette distance est appelée base stéréoscopique.
  • Le déclenchement des deux obturateurs doit se faire simultanément.

les deux vues, gauche et droite, que l'on obtient forment un  couple stéréoscopique ou stéréogramme.
Appareils photo 3-D

 

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                                            En écosse, David Brewster invente une visionneuse à lentilles prismatique.

                      Les deux vues, droite et gauche,sont désormais placées devant l'observateur.

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                  La photographie stéréoscopique remporte un succès phénoménal. La France donne l'exemple, bientôt suivie par l'Angleterre après que la reine Victoria s'intéressa à la stéréo lors de l'exposition du Crystal Palace en 1851.

                L'Europe entière est submergée par une vague stéréoscopique, c'est un véritable phénomène social.




les premières projections


Les lanternes magiques, ancêtre du projecteur, portent bien leur nom. Elles ont de tout temps exercées une grande fascination. (elles auraient été inventées voilà prés de 4000 ans, en Chine).
Avec la lanterne magique il devient possible de montrer le même spectacle, à plusieurs personnes en même temps. On se retrouve ainsi dans les mêmes conditions que lors d'une représentation théâtrale, rendant le spectacle plus réel, plus vivant.
Et de la même façon que la rencontre de la photographie et du relief fut inévitable, celle de la lanterne magique et du relief coule  de source.


C'est ainsi qu'en  1858  et après  quelques années de recherche, le profession de chimie Français, Charles Joseph d'Alméida (1822-1880), projette, à Paris, des diapositives en relief sur écran à l'aide de deux lanternes magiques.


Principe fondamental de la stéréoscopie (règle d'or).

Les stéréoscopes sont des appareils de construction simple et il suffit de quelques instants pour comprendre que tout est mis en oeuvre pour  canaliser la bonne image vers le bon oeil.
En effet, tout est fait pour que:
l'oeil gauche ne voit que la photo de gauche, (celle qui a été prise avec l'objectif de gauche), et non la photo de droite.
et l'oeil droit ne voit  que la photo de droite  ( de l'objectif de droite)  et  non la photo de gauche.

        Chaque oeil ne doit voir que l'image qui lui est destinée.

Tous les systèmes permettant de visionner des images tridimensionnelles doivent tous, et sans exception, se plier à ce principe fondamental, c'est la règle d'or de la stéréoscopie. Si elle n'est pas respectée, le miracle ne peut se produire.


Lors d'une projection stéréoscopique les deux vues du couple stéréoscopique sont projetées de façon à ce qu'elles  occupent la même surface sur l'écran. Affichées de la sorte, sur le même support, nos deux images seront donc perçues à la fois par l'oeil gauche et par l'oeil droit. La règle d'or n'est pas respectée. Il faut donc trouver un moyen de canaliser la bonne image vers le bon oeil comme le font si bien les visionneuses stéréos.
Pour cela on a recourt à des filtres pour les projecteurs et pour les yeux des spectateurs.


Pour respecter la règle d'or,  Joseph d'Alméida ,  a l'idée d'utiliser des couleurs complémentaires. Devant l'un des deux projecteurs il place un filtre rouge et devant l'autre, un filtre bleu. Les spectateurs portent des lorgnons dont un verre est rouge, et l'autre bleu.
Ainsi "l'oeil rouge" fait disparaître l'image rouge et fait apparaître l'image bleu en noir.
et "l'oeil bleu" efface l'image bleu et l'image rouge devient noir.  (Page 6).
 
      Ce procédé est baptisé:  Anaglyphe du Grec "ciselure en relief"  "ouvrage sculpté" .  Les anaglyphes sont toujours utilisés de nos jours. 
Ils m'ont servis pour réaliser la photographie reproduite ci-dessous et toutes les autres présentes sur ce site.  (vues en relief ). (voir aussi, la projection anaglyphe)



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Appliquée à la photographie, les Anaglyphes représenteront une amélioration significative. Les deux images du couple sont désormais superposées (comme en projection) et non plus côte-à-côte ou carrément sur deux supports séparés (comme avec les stéréoscopes). Plus besoin de miroir ou de prisme, une simple paire de lunette bicolore suffit.
 






















En 1862 arrive la visionneuse américaine Holmes. C'est un succès immédiat et mondial, qui durera  plusieurs décennies. 
        (curieusement la visionneuse Holmes est également connue sous le nom de" stéréoscope Mexicain")


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          Visionneuse inventée par Olivier Wendell Holmes

Stéréoscopes
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        C'est au tour de l'Amérique  de plonger dans la 3ème dimension.


Dans les années 70 tout le monde a chez lui un stéréoscope et des million de cartes stéréos sont vendues dans le monde entier. Les gens découvrent pour la première fois de leur vie les paysages de leur pays mais aussi ceux des contrées lointaines.
Les photographes amateur s'en donne à coeur joie, immortalisant les scènes de la vie quotidienne.

Les années 80:  la pellicule souple, en ruban, apparaît et va bouleverser le monde de la photographie amateur et celui du relief.
Dans les années  90  Le procédé anaglyphe est amélioré et il est appliqué à l'imprimerie. De nombreux journaux Américains publient des photos et de la publicité en relief anaglyphe.

Les fabricants, tel Eastman Kodak, proposent sans cesse de nouveaux produits afin de rendre la pratique de la photographie plus simple et plus économique.

En 1896 la firme française, Jules Richard, met en vente un appareil stéréo compact, le Vérascope (Appareils photo 3-D).
1901 Kodak contre attaque en sortant deux appareils, le Stéréo Kodak n°2 et le stéréo Brownie.


Jusqu'à la première guerre mondiale, l'engouement pour le relief ne se dément pas (je possède un stéréoscope Holmes accompagné d'une centaine de stéréocartes de la guerre 14-18).

La cinématographie, qui doit sa naissance à la pellicule  en bande souple, va aussi se mettre au relief. Mais on sait très peu de chose sur les premières expérimentations et le premier film connu, projeté pour un  public payant, date du 10 Juin 1915 (New York, procédé anaglyphe).

              Commence alors une carrière en dent de scie pour le film tridimensionnel



    

  Expériences amusantes


Avec un seul oeil, on ne voit que deux dimensions, la hauteur et la largeur et on perd la perception de la profondeur, il n'y a plus de relief, les objets qui nous entourent perdent leur volume et il devient impossible d'évaluer la distance qui sépare les objets situés l'un derrière l'autre.
tout devient plat comme un  dessin couché sur papier où seules les lignes de la perspective donnent encore l'illusion du relief.



  • Occultez vous un oeil à l'aide d'un bandeau et vaquez à vos occupations habituelles. Il ne se passera pas deux minutes sans que vous vous cognez aux meubles ou aux chaises et si cela ne se produit pas tout de suite c'est que le cerveau garde quelques temps le relief en mémoire mais attention celle-ci s'estompe vite, essayez dont dans une habitation moins familière.
  •   Posez un verre au bout d'une table et versez vous à boire le bras tendu.
  •   Allez vous promenez dans les sous bois, et gare aux branches.



                                           

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